Un complexe qui mise sur l’attractivité touristique s’installera à Saint-Gabriel

Manoir Maskinongé

©Jason Joly - L'Action d'Autray

Environ 150 personnes se sont réunies à la Salle Jean Coutu pour connaitre les tenants et les aboutissants du projet Manoir Maskinongé.

Un projet d’hébergement d’envergure est en planification au sein de la ville de Saint-Gabriel. Cette dernière prévoit accueillir le Manoir Maskinongé, un complexe touristique qui regroupera à la fois un bâtiment hôtelier, mais aussi des condos locatifs et de villégiature. Lors d’une consultation, qui s’est déroulée le 13 mai à la Salle Jean Coutu du Centre sportif et culturel de Brandon, les promoteurs ont répondu aux questions des résidents, mais quelques inquiétudes persistent.

« Nous vous avons entendus et écoutés, chers citoyens, lorsque vous aviez des questionnements au sujet de ce futur projet d’hébergement sur notre territoire », a déclaré d’entrée de jeu le maire, Gaétan Gravel, en introduction de cette séance d’informations. M. Gravel voit un grand potentiel touristique au sein du projet et il est persuadé que ce complexe aidera grandement les commerces du territoire.

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Le maire de la Ville de Saint-Gabriel, Gaétan Gravel, était présent lors de la consultation publique.

Un hôtel nouveau genre

Les principaux promoteurs du projet, Francesco Cammisano, représentant du Groupe Immobilier Cammisano inc., et son fils Dominic Cammisano, président de Camo-Habitation inc., sont venus présenter les esquisses du complexe aux résidents. Celui-ci sera construit en bordure du lac Maskinongé, sur la rue du Domaine. Le projet sera divisé en cinq phases qui s’échelonneront sur trois à cinq ans. Francesco Cammisano souligne que la première étape consistera en la construction de l’hôtel. Les phases subséquentes seront dédiées aux résidences unifamiliales et aux condos locatifs à court et à long terme.

Dans la mise en place du projet, les entrepreneurs sont également accompagnés de Félix Cotte, qui est vice-président au développement pour l’agence SIX. Cette dernière aura pour mission de mettre en marché les différentes habitations une fois construites. L’hôtel accueillera non seulement 68 suites, mais elle réunira aussi un restaurant, une piscine, des salles de conférence et un spa sous un même toit. De plus, 40 condos locatifs et 72 condos de villégiature, séparés en quatre immeubles, feront partie du complexe. Les habitations présenteront un style « champêtre et chaleureux », en mettant en avant-plan le bois et la pierre. Un accès au lac Maskinongé sera finalement disponible puisque l’établissement sera situé au sud-est de la plage municipale. De ce fait, citoyens et visiteurs pourront, sans restriction, en profiter. « C’est un projet qui fera grandement rayonner la région. Il y a un superbe plan d’eau, beaucoup d’activités et les commerces autour vont en bénéficier », avoue M. Cotte. Selon lui, les travaux pour l’hôtel devraient commencer au printemps 2025 et les condos devraient être prêts à la location environ en 2026.

Éric Larouche, qui possède déjà trois établissements hôteliers au Saguenay, compte aussi parmi les partenaires du projet. À cause de la pandémie, l’entrepreneur s’est attelé à repenser son approche d’affaires : « Avec l’hôtellerie pure, les gens vivent une belle expérience, mais je ne trouvais pas qu’elle était optimale. Je voulais valoriser l’espace à 100 % dans ce prochain bâtiment. » M. Larouche présente donc le concept Hyvi. Ainsi, les chambres seront modulables et permettront aux clients de modifier leur espace selon leur convenance. « Les lits pourront disparaitre pour que, le jour, l’espace soit disponible pour travailler, pour des réunions d’affaires, etc. » Des citoyens pourraient aussi profiter des commodités qu’offrira l’hôtel, moyennant un petit montant, en réservant l’un des espaces de travail ou une salle de conférence. L’avantage, selon l’entrepreneur, est que l’établissement sera accessible de jour comme de nuit, ainsi que durant toute l’année.

En plus des stationnements intérieurs et des nombreuses technologies qu’adoptera l’établissement, comme des clés électroniques et des bornes de réservation, l’hôtel présentera une tarification adaptée en fonction de l’achalandage et du séjour. « Nous ne vous ferons pas payer pour quelque chose que vous n’utilisez pas », assure Éric Larouche. Par conséquent, si une personne souhaite être hébergée quelques heures seulement, un tarif différent sera mis en place pour son passage.

Des préoccupations environnementales

Malgré ces explications, plusieurs personnes présentes lors de la consultation se sont déplacées au micro. Normand Ranger a dit s’inquiéter particulièrement pour la santé du lac Maskinongé. Il craint l’impact qu’aura l’arrivée de centaines de visiteurs et surtout de véhicules à moteur, comme des bateaux ou des motomarines. Les promoteurs assurent qu’aucune marina ne sera construite pour le projet. « Seuls des canots et des kayaks seront permis », promet Félix Cotte, qui ajoute que les personnes qui viendront avec des véhicules à moteur devront s’installer à la marina de l’autre côté du lac. « Les mots clés du concept Hyvi sont performer, s’épanouir et s’arrêter. Le silence fait partie de cela, donc on ne veut pas stimuler le bruit dans la communauté. Au contraire, on veut de la quiétude », soutient Éric Larouche. M. Ranger a également demandé si les tuyaux d’aqueduc et d’égouts dans le secteur allaient suffire pour contenir toute la quantité d’eau produite par les futurs touristes. Le maire Gaétan Gravel a répondu à ses inquiétudes en disant que des ingénieurs travaillaient avec la Ville pour évaluer la capacité des systèmes : « Nous ne pourrions pas donner de permis si la capacité portante n’était pas là. »

Une autre résidente, qui sera voisine du projet, se demandait ce qui allait advenir des arbres se trouvant sur le terrain du chantier. M. Cotte a précisé que le projet avait été pensé afin que le positionnement et les dimensions des établissements, particulièrement de l’hôtel, ne cachent pas la vue des résidences adjacentes. « Pour les condos locatifs, il y a déjà eu un peu de défrichage. Par contre, nous avons un plan de reboisement. » L’équipe évitera toutefois de planter de gros arbres matures ou des espèces qui deviendraient de hauts spécimens puisqu’ils risqueraient de cacher le panorama. « Nous allons reboiser beaucoup d’arbres, donc il va y en avoir techniquement plus qu’avant », rapporte le vice-président au développement pour SIX.

Odette Sarrazin, citoyenne de Saint-Gabriel-de-Brandon, s’est adressée aux promoteurs afin de savoir si des efforts pour réduire les impacts énergétiques des bâtiments seront mis en place. Les interpellés ont répondu positivement à cette question en soulignant que le projet se conformera au Code du bâtiment. « Nous avons en quelque sorte un pointage à respecter pour installer le plus d’éléments énergétiques, allant de la thermopompe à l’isolation dans les murs, le plafond et le plancher », explique Félix Cotte. Mme Sarrazin s’est aussi informée à savoir où ils allaient se procurer leurs matériaux. « Nous allons favoriser l’achat local autant que possible, mais nous envisageons déjà des constructions en préfabriqué. Soyez sûre, cependant, que nous ne venons pas ici en nous disant que nous ne travaillerons pas avec la communauté », a complété Éric Larouche.

Un second citoyen résidant à proximité du projet a questionné à savoir qui de la Ville ou des promoteurs allaient couvrir la construction des infrastructures nécessaires, par exemple les égouts, craignant une hausse des taxes municipales. M. Cotte a précisé que le projet impliquera le paiement de nombreuses taxes, notamment la taxe de bienvenue, par les entrepreneurs. La Ville bénéficiera ainsi de ces retombées fiscales. M. Larouche a complété en répondant que lorsqu’un projet vient s’installer dans une communauté, les infrastructures sont fournies par la Ville. « Mais nous ne sommes pas là pour créer un impact négatif dans votre communauté, loin de là. »

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