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11 mai 2017

Ils choisissent de rester chez eux malgré les inondations

Des citoyens inondés de Lanaudière usent d'ingéniosité pour faire face à la crue du fleuve Saint-Laurent

©Photo TC Media - Gérard Legault

INONDATIONS. Même si le fleuve Saint-Laurent menace quotidiennement leurs résidences, des citoyens de Saint-Barthélemy et de la Visitation de l'Île-Dupas refusent obstinément de quitter leur maison et usent parfois d'ingéniosité pour faire face à cette situation hors de leur contrôle.

En effet, seulement quatre personnes ont été évacuées volontairement jeudi matin de leurs résidences aux abords du fleuve Saint-Laurent à Saint-Barthélemy, selon le lieutenant des Forces armées canadiennes, Jacob Bouthiller. Environ 160 citoyens de cette municipalité seraient touchés par les inondations et la presque totalité d'entre eux aurait choisi de demeurer à la maison.

©Photo TC Media - Gérard Legault

Le rang du Fleuve, à Saint-Barthélemy, était complètement submergé par l'eau du fleuve, le 11 mai 2017.

« Qu'ils me mettent les menottes! »

©Photo TC Media - Gérard Legault

Philippe Pion, résidant dans une zone inondée de Saint-Barthélemy s'apprêtait à entreprendre une marche d'une heure pour se rendre chez lui le 11 mai 2017 puisque la route se rendant à sa résidence était fermée aux voitures.

« S'ils veulent m'évacuer, il va falloir qu'ils me mettent des menottes! », nous a d'ailleurs lancé Philippe Pion, un résident de Saint-Barthélemy dont la maison est entourée d'eau depuis le début du mois d'avril.

Muni de ses hautes bottes de pluie,  le retraité s'apprêtait à entreprendre une marche d'une heure pour se rendre chez lui, jeudi matin, quand l'armée lui a proposé de le transporter.  Il revenait de faire quelques commissions à Berthierville lorsque TC Media l'a rencontré.

©Photo TC Media - Gérard Legault

Des membres des Forces armées canadiennes s'affairaient à livrer des sacs de sable aux citoyens de Saint-Barthélemy aux prises avec des inondations, le 11 mai 2017.

« Une fois j'apporte du lait et j'attends à l'autre fois pour le jus. On achète des fruits, etc. que je transporte dans mon sac à dos. On se débrouille et on essaie de ne pas paniquer avec ça », a-t-il dit.

Matin et soir

La seule route menant à sa demeure en bordure du fleuve Saint-Laurent a officiellement été fermée à la circulation des voitures vendredi matin, mais cela faisait déjà plusieurs jours qu'il ne pouvait plus s'y aventurer en raison du haut niveau de l'eau.

Il n'a eu d'autres choix, comme d'autres riverains, que de laisser son véhicule à l'intersection de l'autoroute 40 et de la montée Saint-Laurent.

©Photo TC Media - Gérard Legault

Les citoyens résidant au sud de l'intersection de l'autoroute 40 et de la montée Saint-Laurent, à Saint-Barthélemy, ne pouvaient se rendre chez eux en voiture, alors que la route a été fermée aux voitures le 11 mai 2017.

« Ma femme marche cette distance composée de 50% d'eau matin et soir depuis plusieurs jours pour aller travailler », a ajouté celui qui assure ne pas être découragé.

« Pourquoi je le serais ? », a-t-il questionné.

En chaloupe

Une de ses voisins éloignés, résidant aussi au bord du fleuve Saint-Laurent, Sylvain Courchesne, refuse lui aussi de quitter les lieux. Sa maison, qui a appartenu à ses grands-parents, était entourée d'eau sans être inondée.

©Photo TC Media - Gérard Legault

Alors que l'eau entourait la maison de Sylvain Courchesne à Saint-Barthélemy le 11 mai 2017, ce dernier a décidé de circuler en chaloupe.

« J'utilise ma chaloupe pour me déplacer [jusqu'à la terre ferme] », nous a-t-il confié alors qu'il s'apprêtait justement à prendre place dans son embarcation « stationnée » devant chez lui.

« J'ai pris une semaine de vacances pour m'occuper de ma maison comme mettre des pompes dans le sous-sol », a-t-il expliqué.

Déjà vu pire

Comme Philippe Pion, Sylvain Courchesne ne se sent pas du tout abattu par les évènements.

Les deux hommes, qui résident dans la région depuis toujours, se rappellent d'ailleurs d'inondations « pires » en 1976 et en 1998.

« On est accoutumé. En 1998, le niveau de l'eau était bien plus haut que ça! Et, en 1976, l'eau "flacotait"  sur la trappe du sous-sol », a décrit Sylvain Courchesne.

Scène irréelle

En face de chez lui, la scène était irréelle. La maison de sa voisine, Linda Leclerc, semblait flotter au beau milieu du fleuve Saint-Laurent.

©Photo TC Media - Gérard Legault

La maison de Linda Leclerc, à Saint-Barthélemy, semblait flotter dans le fleuve le 11 mai 2017.

©Photo TC Media - Geneviève Geoffroy

Linda Leclerc, une résidente de Saint-Barthélemy dont la résidence est inondée, s'affairaient à préparer des galettes en matinée du 11 mai 2017.

Cela n'empêchait pas la résidente de faire des galettes qui embaumaient le premier étage de sa résidence. Elle en a d'ailleurs donné quelques-unes aux officiers de l'armée venus lui porter des sacs de sable un peu plus tôt.

« Je viens de prendre ma retraite. Au moins, je suis là pour surveiller ce qui se passe. Je n'irais pas travailler dans des conditions de même », a-t-elle témoigné.

Même si le moral « va bien », elle a admis avoir une certaine crainte et de la difficulté à dormir, alors que quatre des sept pieds de hauteur de son sous-sol étaient remplis d'eau.

« Les vents aussi sont inquiétants parce que ça frappe sur le solage », a-t-elle ajouté.

En tracteur

Malgré cela, elle et son conjoint ne veulent pas partir de chez eux.

Jeudi, ils ont emprunté le tracteur haut de terre d'un de leurs voisins pour pouvoir aller faire quelques commissions.

« Si on doit évacuer, on va le faire à la dernière minute », a assuré Linda Leclerc.

C'était la même chose pour Serge Courchesne, un résident de la Visitation-de-l'Île-Dupas où plusieurs maisons aux abords du fleuve étaient aussi inondées selon les constations de TC Media. La sienne tenait cependant le coup, alors qu'elle se retrouvait sur une petite butte surélevée, mais entourée par l'immensité du cours d'eau.

©Photo TC Media - Gérard Legault

La maison de Serge Courchesne, à la Visitation-de-l'Île-Dupas, tenait le coup le 11 mai 2017.

« J'aime mieux rester ici et voir se passe », a-t-il dit, lorsque rencontré au retour du travail.

Il venait alors de stationner son véhicule sur le rang devant chez lui et s'apprêtait à prendre place dans une chaloupe de fortune en bois pour traverser son terrain inondé et se rendre jusqu'à sa demeure.

« On fonctionne comme à la normale. Ce n'est pas pire qu'à Venise ! », nous a-t-il lancé.

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