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14 mars 2024

Sarah Yergeau - syergeau@medialo.ca

Les Amis du lac Maskinongé font la lumière sur plusieurs dossiers

Rencontre significative

Amis du Lac Maskinongé

©photo gracieuseté - L'Action d'Autray

Des experts étaient sur place pour présenter les résultats des études lors de la récente séance d'informations organisée par Les Amis du Lac Maskinongé.

L’association Les Amis du Lac Maskinongé, ayant pour mission la préservation de cette mine d’or bleu, a récemment tenu une importante séance d’informations visant à élucider le rôle du barrage de Saint-Didace lors des débordements en période de crue printanière. D’un profond dévouement envers l’équilibre du milieu naturel, un travail de recherche en amont a été partagé aux citoyens. 

Cette rencontre réunissait une centaine d’invités, dont les trois spécialistes Delphine Deléglise, biologiste et directrice générale d'AGIR Maskinongé, Louis-Guillaume Fortin, ingénieur physique à la direction des barrages et Philippe Tremblay, ingénieur civil spécialisé en hydraulique chez Fluvio.  

Étaient aussi présents des membres de l’association ainsi que des élus et employés municipaux de Mandeville, Saint-Didace, Saint-Gabriel-de-Brandon, Ville Saint-Gabriel et de la MRC de Maskinongé. 

En entretien avec L’Action D’Autray, le vice-président et responsable des communications de l’association, Patrick Falardeau, présente d’entrée de jeu la mission de l’organisation bénévole. « Nous nous distinguons d’une association de riverains. Notre organisation, en plus d’accompagner, de fournir des outils et de donner des réunions d’informations, se concentre sur trois axes, soit les cyanobactéries et la pollution, le débordement, les crues printanières et les causes, ainsi que les espèces aquatiques envahissantes potentiellement présentes ».  

C’est dans l’optique d’éduquer et de renseigner que la jeune et proactive association, avec seulement quelque cinq mois d’existence, s’est appuyée sur des propos scientifiques présentés par trois experts qui étaient sur place. « On a vite compris que le débordement devait être le premier sujet à aborder », confirme M. Falardeau.  

Démystifier et rétablir la vérité  

 Alors qu’il est arrivé sur le territoire en 2016, le vice-président de l’association explique qu’une rumeur bien ancrée planait déjà dans l’air. « Depuis toujours, on pensait que le barrage était le responsable du débordement du lac ».  

De ce fait, il poursuit en disant que « des ingénieurs spécialisés en aménagement hydrique de l’entreprise Fluvio ont été mandatés pour faire une étude venant démontrer l’influence de la gestion du barrage sur la crue des eaux. Leurs modélisations dressaient un portrait juste de la réalité, en tenant compte de données telles que la quantité de neige au sol, les tombées de pluie et les températures moyennes ».  

Afin de bien mettre en contexte les participants, les spécialistes ont tout d’abord expliqué la trajectoire de l’eau. « Tout commence avec le bassin versant du lac Maskinongé, soit le point de chute de nombreux points d’eau en provenance des territoires adjacents, qui est d’une superficie de quelques 800 kilomètres carrés. Ensuite, l’eau poursuit son chemin dans le lac Maskinongé, où elle passe entre autres par la rivière Mastigouche pour l’atteindre ».  

Ce qui est ressorti des études faites sur la rivière Maskinongé, dernière étape liant le lac et le fleuve, c’est que sa morphologie limite sa capacité d’évacuation d’eau, dû à de nombreux aspects particuliers, dont une pente nulle dès les douze premiers kilomètres. D’autres éléments tels que sa largeur, sa profondeur, ainsi que des méandres et rétrécissements entrent dans l’équation. « L’apport d’eau qui entre est supérieur à l’apport d’eau qui sort, donc le niveau monte quand même, barrage ou pas, c’est la réalité ».  

Ainsi, le vice-président souligne que le barrage occupe plutôt un rôle de régulation. « Le barrage est là pour une raison purement récréotouristique, afin de maintenir le niveau du lac à un certain seuil durant l’été, soit à 142,65 centimètres au-dessus du niveau de l’océan, à plus ou moins 15 centimètres ».  

De ce fait, M. Falardeau soutien qu’il y a quand même des démarches qui peuvent être faites afin de remédier à la situation. « On s’est aperçu qu’une étude avait été faite en 1982 et qu’il y aurait un potentiel de réduire le niveau de la crue globale, si quelques modifications étaient apportées au niveau du lit de la rivière, c’est-à-dire en creusant dedans afin d’enlever les obstructions naturelles. Avant tout, les experts doivent vraiment bien analyser le milieu car depuis ces années, les berges se sont densifiées, puisqu’il y a plus de gens qui se sont installés ».  

D’ailleurs, à ce sujet, Les Amis du Lac Maskinongé comptent déposer une demande d’actualisation de ces études par écrit aux directions générales de la ville et des municipalités ceinturant le lac Maskinongé. 

 Un ou des pas vers le futur 

De nombreux projets attendent Les Amis du Lac Maskinongé, dont celui de s’assurer que la cartographie du territoire est à jour. « À une certaine époque, alors que c’étaient les villes qui acceptaient ou non d’adhérer à la carte des zones inondables du Québec, Ville Saint-Gabriel et Saint-Gabriel-de-Brandon n’ont pas embarqué dans l’étude. Cela fait en sorte que lorsqu’on consulte les cartes inondables, il n’y a supposément rien d’inondé, on ne peut le voir car ça n’a pas été actualisé », raconte M. Falardeau.  

L’association compte également créer un carnet de santé du lac, dont les données seront accessibles au public sur son site officiel. « On reprend ça, parce que si on ne fait jamais d’examen médical du lac, on ne saura pas s’il va bien ».  

D’ailleurs sur son site, dont les bénévoles espèrent qu’il deviendra la référence des habitants, plusieurs informations visant à soutenir la population sont déjà disponibles, dont l’outil de surveillance de la crue des eaux. Grâce à cet outil, les prévisions d’apport d’eau et de soutirage du lac Maskinongé et du barrage Saint-Didace des trois jours suivants sont constamment actualisées. Cela permet aux propriétaires, « dont la plupart sont des villégiateurs », souligne Patrick Falardeau, de déterminer s’ils peuvent venir séjourner dans leur demeure en toute quiétude.  

De plus, des données, telles que le débit et le niveau d’eau, sont continuellement mises à jour et ce par stations hydrométriques locales, permettant ainsi d’en connaître son état général.  

Une application Web « Vigilance – Surveillance de la crue des eaux » a été mise en place afin de mieux préparer les citoyens et les municipalités en cas d’inondation et de leur fournir des informations à travers toute la province. D’ailleurs, à ce sujet, deux pages guides d’accompagnement sont entièrement dédiées à « que faire avant et après une inondation » et « que faire après une inondation ».  

Patrick Falardeau conclut en appelant au support de la collectivité afin d’œuvrer au bien-être du lac Maskinongé et de ses citoyens.  

Pour accéder à ces ressources et pour devenir membre de l’association, les intéressés peuvent se référer à l’adresse suivante : https://lesamisdulacmaskinonge.com/ .  

Les Amis du Lac Maskinongé

©photo gracieuseté - L'Action d'Autray

La dernière séance d’informations chapeautée par Les Amis du Lac Maskinongé réunissait une centaine d’invités.

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