Lanoraie s’engage pour la survie des monarques

La défense des papillons monarques est une cause qui prend de l’ampleur à Lanoraie alors que la municipalité a été nommée « Ville Amie des monarques » au cours du mois de février. Pour Johanne Cormier, fondatrice de l’organisme Les monarques de Lanoraie, cette certification est « un honneur » et une preuve supplémentaire que sa municipalité compte mettre des actions sérieuses pour la protection de cette espèce en danger.

Durant plusieurs mois, Mme Cormier et le conseil municipal de Lanoraie ont travaillé de concert afin d’acquérir cette certification. Le processus a toutefois été assez rapide. La Lanoroise explique que pour être nommée « Ville Amie des monarques », la municipalité devait mettre sur pied au moins trois initiatives sur une vingtaine dictées par la Fondation David Suzuki, qui est en charge de la certification. Ces initiatives sont particulièrement importantes pour prouver le sérieux des démarches des participants.

Le conseiller de Lanoraie, Martin Lavallée, résume que la municipalité s’était engagée, lors de la séance du 9 août 2022, à contribuer à la restauration du monarque, en plus de publier dans le feuillet municipal un texte d'information pour sensibiliser les citoyens.  Par la suite, Johanne Cormier a procédé à la distribution de graines d’asclépiades, une plante essentielle pour la naissance et le développement de la chenille de l’espèce. « Les papillons pondent leurs œufs seulement sur l’asclépiade et les chenilles ne mangent que cette plante », précise la Lanoroise. Finalement, en ayant aussi organisé une conférence présentée par une entomologiste de l’Insectarium de Montréal, la municipalité avait toutes les prérogatives et c’est d’ailleurs lors de cette présentation que la certification lui a été remise. « C'était important pour nous de faire notre part pour ce papillon en danger qui symbolise la lutte pour la biodiversité. L'initiative de Mme Cormier a également été une belle source d'inspiration pour nous », souligne M. Lavallée.

Aménagement à prévoir

La municipalité compte bientôt mettre en place des initiatives conçues pour la conservation du monarque. Ainsi, le conseiller assure que le prochain engagement « consistera à aménager des espaces et des terrains publics avec des fleurs pollinisatrices indigènes et de l'asclépiade ». De plus, Lanoraie souhaite se doter de sa propre politique de l'arbre et du couvert forestier afin d’avoir « un impact positif sur la biodiversité ».

Johanne Cormier contribue également à cette cause qui lui tient à cœur. Chaque année, elle parcourt les plans d’asclépiades qui sont menacés par le passage d’une tondeuse et rapporte les œufs de papillon chez elle. Elle élève ensuite les chenilles, en les conservant dans une pouponnière, jusqu’à leur transformation en adulte. « En 2022, j’ai sauvé 55 papillons et j’aimerais doubler ce nombre cette année », déclare la Lanoroise.

Elle reconnait d’ailleurs que ses concitoyens sont de plus en plus sensibilisés à la conservation des monarques. Plusieurs ont répondu présents à la conférence qu’elle a organisée sur l’élevage à domicile des chenilles et elle est parvenue à distribuer 200 sachets de graines d’asclépiades à la population. Mme Cormier en est d’ailleurs très contente puisque, selon ses observations, la laideur de la plante poussait souvent les résidents à les couper s’ils en trouvaient sur leur terrain. « Les gens sont maintenant très sensibles à la cause et ils commencent à comprendre que la plante n’est peut-être pas belle, mais qu’elle a son utilité », mentionne Johanne Cormier.

Pour en savoir plus sur l’espèce et pour connaitre les activités organisées par la Lanoroise, les intéressés peuvent s’inscrire au groupe Facebook Les monarques de Lanoraie.