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13 mai 2017

Mélissa Blouin - mblouin@medialo.ca

Des pertes et des dommages importants pour les agriculteurs

Inondations des terres 

©(Photo TC Media- Mélissa Blouin)

AGRICULTURE. Les agriculteurs de Berthier et de la Visitation-de-l'île-Dupas ont vu plusieurs crues printanières, mais rarement les champs ont été aussi inondés à cette période de l'année. « Généralement, ça arrive durant la fonte et l'eau a le temps de se résorber avant les semences, mais aussi tard en saison, c'est la première fois et ça ne va pas en s'améliorant», a mentionné Michel Forget de la Ferme Bayonne.

Cette situation hors du commun représentera des retards importants pour les producteurs agricoles et des diminutions de rendement. C'est notamment le cas à la ferme Trépanier-Lachapelle de la Visitation-de-l'île-Dupas, où 40 % des terres sont complètement sous l'eau et où certaines cultures devront carrément être abandonnées.

« Pour le maïs sucré, il est déjà trop tard et pour le maïs-grain notre semence était faite pour être mise en terre au plus tard le 20 mai, alors nous allons devoir la retourner et en acheter de la nouvelle », nous a expliqué Joanie Lachapelle lors de notre visite. 

La famille Trépanier-Lachapelle misera donc en grande partie sur la culture du soya, qui peut être semée jusqu'à la mi-juin, et sur ses légumes pour compenser ses pertes. « Il y a une terre derrière chez nous qui est en train de sécher, alors nous allons tenter de semer nos légumes pour au moins avoir un revenu. Pour le soya, nous n'avons qu'à espérer que l'eau se retire et que la terre sèche à temps. »

Pour le moment, le fait de voir leur voisin naviguer en canot sur leurs terres, leurs principales sources de revenus, n'a rien de très encourageant. « La terre la plus endommagée est une terre qu'on loue. On ne peut pas semer et on ne peut rien faire, alors ça commence à être stressant, car il faudra payer le loyer quand même. »

De plus sans leur récolte, qui leur sert d'autosuffisance, ils devront acheter du maïs pour nourrir leurs veaux. Heureusement, l'eau ne s'est pas rendue jusqu'à l'étable abritant les animaux, mais la crue annoncée rendait le fossé inquiétant au moment de l'entrevue.

« Il faudrait que l'eau monte considérablement pour atteindre le bâtiment, mais nous sommes prêts pour protéger nos entrées. La municipalité et la sécurité publique nous ont demandé combien de bêtes nous avons pour préparer un plan d'évacuation, mais nous ne croyons pas que ce sera nécessaire et à 300 veaux, ce serait trop complexe. »

Des ajustements

Tout près des terres des Trépanier-Lachapelle se trouvent les terres de Michel Désy. Pour ce dernier, les impacts seront moins importants puisqu'il s'agit de culture de brocoli et que l'année dernière il a seulement semé le 30 juin. Il croit que la terre sera sèche à ce moment et il mentionne que les sédiments présents dans l'eau feront comme une couche d'engrais pour la terre.

M. Désy a également des terres qui sont complètement inondées à La Commune de Berthier où il a des cultures de soya. « Il va falloir attendre, nous n'avons pas le choix, mais cela ne nous nuit pas trop, car nous n'avons pas de maïs cette année. Si ça avait été le cas, il aurait fallu interchanger nos cultures.»

C'est d'ailleurs ce que devra faire Michel Forget dont un peu plus de 25 % des terres sont affectées par l'eau. Sans être tous inondés, certains champs sont impraticables en raison des pluies fréquentes qui ne laissent pas le temps à la terre de sécher. Pour lui, il s'agira de revoir sa façon de gérer ses cultures et de faire des rotations.

« D'habitude, on fait deux ans de maïs et deux ans de soya, parce que si tu reviens une troisième année, tu t'exposes davantage aux maladies», a ajouté M. Désy afin d'expliquer le concept des rotations et l'importance de changer de culture.

Il est encore trop tôt pour connaître les impacts économiques qu'auront ces inondations sur les agriculteurs rencontrés, puisque cela dépendra de bien des facteurs comme du prix du grain et du reste de la saison. Ils sauront réellement à quoi s'en tenir uniquement à la fin de l'année en comparant avec les années antérieures.  

Financière agricole

La Financière agricole a expliqué que des programmes existent pour ses clients qui sont touchés par ces inondations, au même titre que lorsqu'il y a du gel au sol ou une sécheresse. Étant donné que l'assurance récolte s'applique généralement pour les cultures qui ont été semées, L'Action a questionné le porte-parole Louis-Pierre Ducharme à savoir si les recours s'appliquaient également dans ces cas-ci. «  Nous pouvons aussi intervenir dans l'optique où il a été impossible de semer et nous avons des modalités qui nous permettent d'agir très rapidement. » Il a cité en exemple que des chèques peuvent être émis pour les agriculteurs qui doivent refaire leurs plans et semer une nouvelle culture.  

©(Photo TC Media- Mélissa Blouin)

La terre de Michel Désy est complètement inondée.

©(Photo TC Media- Mélissa Blouin)

Michel Désy et Michel Forget.

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