23 avril 2018

Pierre Bellemare - pbellemare@lexismedia.ca

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©gracieuseté Sylvain Paquin

Certains ont reporté en 2019 des projets qu'ils souhaitaient concrétiser l'an dernier ou cette année. Des actifs ont dû être vendus pour compléter l'année financière.

Situation

Bien que les producteurs agricoles soient habitués aux inondation, près de 800 hectares ont été inondés l'an dernier dans une situation jamais vue en 100 ans.

Daniel Barette, propriétaire de la Ferme Barthélemy (ferme laitière avec un peu de cultures commerciales) avec son frère Yves, explique que 80% des fourrages ont été détruits. Il n'y a pas eu possibilité de ressemer après le retrait des eaux.

L'entreprise a dû débourser pour se procurer des fourrages de remplacement. «On a dû vendre des actifs pour fermer l'année», signale-t-il. Des projets ont été reportés à l'an prochain.

Daniel Sylvestre de la Ferme J. D. Sylvestre cultive environ 500 acres (propriétaire et en location) en soya et céréales. Environ 40% des terres ont été inondées. Il parle de pertes de l'ordre de 100 000$. Des débris sont à ramasser. Des ponceaux doivent être refaits. Les coûts des champs loués doivent tout de même être payés.

Viateur Dumontier est propriétaire de la Ferme Dumontier avec ses fils Pierre et Alain. On y cultive du maïs, du soya et des céréales sur environ 325 hectares. Il y a 70 hectares situés entre l'autoroute 40 et le fleuve. «De ma vie d'agriculteur, je n'ai jamais vu ça», raconte-t-il au sujet des inondations. Il est âgé de 79 ans.

L'entreprise agricole doit assumer les pertes pour la portion non-semée l'an dernier, la réparation de ponts et le coût des intrants.

Comme leurs collègues touchés, ils n'ont reçu aucune aide financière. Le ministère de la Sécurité publique, vers qui ils se sont tournés puisque la Financière Agricole ne couvre pas leurs pertes puisqu'ils n'ont pas semé, ne leur a pas donné de réponse. Rien après un an.

©L'Action D'Autray - Pierre Bellemare

Michel Désy (deuxième en partant de la gauche) est en compagnie de Daniel Barette, Viateur Dumontier et Daniel Sylvestre.

«Le laxisme gouvernemental ne peut plus durer et il est impératif qu'une aide soit accordée dans les plus brefs délais pour indemniser convenablement l'ensemble des producteurs dont la situation financière s'est détériorée», insistent Michel Désy et Marcel Pépin, respectivement président du Syndicat UPA D'Autray et président de la Fédération de l'UPA de Lanaudière.

Le député André Villeneuve note que l'ex-Vice-Première Ministre Lise Thériault a dit, dans une conférence de presse à Île Dupas lors des inondations, l'an dernier, que les programmes d'aide financière seraient adaptés, que personne ne serait oublié.

Il rappelle avoir posé des questions au ministre de l'Agriculture et à Mme Thériault. «Un an plus tard, toujours pas de réponse. C'est totalement inacceptable», lance-t-il.

Mercredi (25 avril), il compte déposer l'ensemble des dossiers au ministre Laurent Lessard.

«Il faut mettre en place un programme de dédommagement. C'est une question de justice, c'est une question d'équité. Il faut maintenant que le gouvernement agisse, qu'il dédommage nos gens», martèle-t-il.