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10 avril 2019

Pierre Bellemare - pbellemare@lexismedia.ca

Dix minutes qui pèsent lourd sur la vie de Jonathan Plante

Santé et sécurité au travail

Jonathan Plante CNESST

©Pierre Bellemare - L'Action d'Autray

Jonathan Plante est encadré de René Giroux et René Beaumont, respectivement conseiller jeunesse et responsable des inspecteurs au bureau de Lanaudière de la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail.

SÉCURITÉ. Pas toujours un modèle de prudence, Jonathan Plante en a payé le prix en 2007. Le charpentier-menuisier est devenu paraplégique après avoir fait une chute sur un chantier. Lui et ses collègues n’avaient pas pris 10 minutes pour construire et sécuriser une rampe d’accès au toit d’une résidence en construction.

Il a perdu l’équilibre en voulant rattraper une boîte de clous qu’il venait d’échapper. Il marchait sur une planche de 2 X 10 recouverte de glace en certains endroits. «Jamais, jamais je ne m’attachait», raconte-t-il. Selon lui, ceux qui tombaient étaient ceux qui avaient peur.

Impact

Jonathan Plante habite Saint-Joseph-du-Lac. Quelques mois avant l’accident, s’étant acheté une moto sport, il lui arrivait de rouler sur une roue à environ 150 km/heure sur l’autoroute 640 en se rendant au travail.

«J’étais un petit cowboy», a-t-il raconté à la centaine d’étudiants en charpenterie-menuiserie du centre multiservice de la commission scolaire Des Samares, dans le cadre d’une tournée québécoise de sensibilisation de la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité au travail pour parler, justement, de santé et de sécurité au travail.

L’accident s’est produit le 12 mars 2007. «Je vais m’en souvenir toute ma vie», explique-t-il. Au matin, au moment de quitter la maison, sa conjointe lui avait dit de faire attention, de s’attacher. «Inquiète-toi pas, ça va bien aller», lui avait-il répondu.

Il a fait une chute d’une quinzaine de pieds sur le chantier. Au sol, il a tenté de s’asseoir mais n’a pu le faire. Ses orteils étaient engourdis. Rien ne l’indiquait mais il venait de subir une fracture de la colonne vertébrale (vertèbres D-10 et D-11 fracturées, vertèbre D-12 éclatée).

Il a passé sept heures en salle de chirurgie.

«Mes souvenirs commencent le lendemain», explique Jonathan. L’orthopédiste a fait sortir tout le monde de sa chambre d’hôpital avant de lui apprendre la mauvaise nouvelle. Deux vertèbres avaient sectionné la moëlle épinière. Sa blessure n’était pas réparable. Il ne marcherait plus jamais.

Du nombril au bout des orteils, il ne sent plus rien, il ne contrôle plus rien. Ses sphincters étant demeurés fermés lors de l’accident, il utilise un cathéter pour vidanger sa vessie et, chaque matin, il lui faut faire un curage manuel pour vider ses intestins.

«J’ai perdu le privilège d’aller à la salle de bain normalement. On se rend compte que c’est terriblement précieux, lorsqu’on le perd», déclare-t-il. Il parle d’orgueil, de fierté, de dignité.

Les médicaments bien connus lui servent pour ses fonctions sexuelles.

Par fécondation in vitro, il est devenu père d’un garçon, puis d’une fille. «Je me suis senti un looser fini d’imposer la fécondation in vitro à ma blonde», dit-il.

Ils forment toujours un couple. Ils viennent de célébrer leur 21e anniversaire. «Je lui dois tout. Sans elle, je ne serais pas ici ce matin», assure-t-il en parlant de son épouse.

Amateur d’activités de plein air, il peut toujours en pratiquer. Il peut s’adonner à la pêche, au cyclisme (paracyclisme) mais doit dire adieu à la randonnée en montagne. Il pratique toujours le hockey, sa passion depuis l’âge de deux ans. Mais il le fait différemment, soit par le biais du hockey sur luge.

Au passage, il note qu’en 2019 la société est inclusive à l’égard des personnes handicapées.

«Moi, je n’ai pas le choix. Vous autres, vous avez le choix», a-t-il terminé en incitant son auditoire à la plus grande prudence.

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