« Après trois recueils de poésie parus aux Écrits des Forges, j’ai voulu explorer un autre genre littéraire. Mais la thématique du territoire, qui traverse toutes mes œuvres, demeure encore bien présente dans celle-ci », explique l’autrice.

L’histoire est campée dans un Saint-Didace mi-réel, mi-imaginaire. « C’est mon village natal. J’ai déjà écrit sur Montréal, sur le fleuve, sur la banlieue. Cette fois-ci, j’ai travaillé pour que Saint-Didace fasse partie du paysage littéraire. »

Le titre est un clin d’œil à un classique de la littérature du terroir : Trente arpents, de Ringuet. « De nos jours, il est de plus en plus difficile d’acquérir de grandes terres. Douze arpents, c’est tout ce que peut se procurer le personnage principal. Et encore, la banlieue menace d’encercler les lieux et de tout raser autour. »

Ancré dans le territoire, Douze arpents parle du besoin humain d’expansion, qui entre parfois en contradiction avec son envie d’habiter en pleine nature. « Avez-vous, parfois, cette envie de fuir en pleine forêt? Certains essayeront peut-être de vous en empêcher. C’est ce qui se produit dans ce roman, où les lots ont rétréci depuis les Trente arpents de Ringuet. »

Mais le roman de Marie-Hélène Sarrasin n’est pas pessimiste pour autant. Son expérience poétique l’a amenée à emprunter les voies du réalisme magique pour que la nature soit presque un personnage, à la fois source d’enchantement et d’inquiétante étrangeté. Elle est inspirante, mouvante, envahissante. 

L’autrice, qui est aussi enseignante de littérature au Cégep régional de Lanaudière à Joliette, a choisi le café culturel Le Bal Maski pour accueillir le 5 à 7, puisqu’il s’agit d’une coopérative qu’elle a cofondée avec cinq autres Lanaudois afin de créer un lieu de rassemblement à Saint-Gabriel. L’endroit, qui gère aussi une microlibrairie, vendra d’ailleurs le nouveau titre de l’écrivaine. « Je tenais à ce que le lancement de mon roman se tienne tout près du lieu qui l’a inspiré. » La nécessité de se regrouper en communauté, si elle se manifeste dans son roman, se cristallise aussi dans la coopérative qui sera l’hôte de cet événement littéraire le vendredi 28 avril.

Un micro libre spécial « légendes locales », avec la collaboration du Cercle de conte de Lanaudière, suivra le lancement. Le public est invité à venir partager les légendes officielles et officieuses de la région.