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27 septembre 2023

Sarah Yergeau - syergeau@medialo.ca

La fin d’un chapitre pour la Courgerie de Sainte-Élisabeth

« C'est une décision joyeuse et sereine »

Pascale Coutu Pierre Tremblay propriétaire Courgerie

©Storyline - L'Action d'Autray

Pascale Coutu et Pierre Tremblay, propriétaires de la Courgerie à Sainte-Élisabeth

Sarah Yergeau syergeau@medialo.ca 

Après 24 ans à transmettre leur amour de la terre et de la bonne chair, les propriétaires de la Courgerie de Sainte-Élisabeth vont clore la boucle cet automne 2023. C’est dans un esprit joyeux que les citoyens sont cordialement invités à faire une dernière autocueillette, soit du 22 septembre au 15 octobre.  

 « C’est une décision joyeuse et sereine. Ça fait cinq ans qu’on prépare ça et on savait qu’on devait l’annoncer un an d’avance pour laisser le temps aux gens », expose Pascale Coutu, propriétaire de la Courgerie à Sainte-Élisabeth et conseillère en développement touristique durable à Tourisme Lanaudière. 

Après plusieurs années de travail, les propriétaires expliquent qu’ils sont rendus à une autre étape de leur vie. « On avait le désir de vivre autre chose, de vivre d’autres défis professionnels et d’organiser notre préretraite. On s’est donné le droit », dit Pascale en rigolant. 

C’est en 1999 que tout a commencé quand Pascale Coutu et Pierre Tremblay, jardiniers gourmands, ont métamorphosé leur ferme laitière en jardins maraîchers, afin de partager leurs connaissances et les fruits de leurs récoltes au grand public.  

Au fil des années, la Courgerie de Sainte-Élisabeth a fait partie intégrante du patrimoine agrotouristique de la municipalité et par le fait même, pris place en tant qu’attraction emblématique de la ville. « On a adoré notre vie à la ferme : on a créé une entreprise en fonction de la vie de famille qu’on voulait vivre et non pas l’inverse », décrit Pascale Coutu.  

Une décision libre 

Comme l’explique la propriétaire, les facteurs extérieurs ne sont pas les critères de base qui les ont menés à une telle prise de décision : « C’est sûr que si quelqu’un décidait de faire ce qu’on fait là, il pourrait bien gagner sa vie, c’est juste que ce n’était pas la voie qu’on voulait prendre, pas rendu où on en est », témoigne Mme Coutu.  

Bien que les propriétaires affirment que ce choix est vraiment leur libre arbitre, la réalité du milieu agricole d’aujourd’hui comporte tout de même des enjeux importants. « Il était devenu de plus en plus difficile de produire et de recevoir selon nos valeurs, parce que le modèle d’entreprise qu’on a créé devenait assez complexe à développer. Il aurait fallu grossir. Bien sûr qu’il y avait des solutions, mais ce n’était pas des choses qu’on avait envie de vivre », confie Pascale.  

Depuis quelque temps déjà, Mme Coutu constate que les professionnels du domaine agrotouristique sont tous dans le même bateau.  

« L’augmentation des coûts, surtout la partie transformation, ce n’est pas évident et c’est le cas de nombreux collègues aussi. Du côté de la production également, ça fait deux années agricoles qui sont difficiles. Beaucoup me confient n’avoir que 50 % de leurs champs », avoue Pascale Coutu.  

Bien que le portrait situationnel des entreprises d’aujourd’hui fasse partie de l’équation, les propriétaires de la Courgerie insistent sur le fait que ce n’est pas la raison pour laquelle ils mettent fin à l’aventure. « On a encore du succès, la cour est pleine », assure Mme Coutu. 

L’idée d’une relève n’est pas exclue ; la possibilité de passer le flambeau est dans l’air : « On est ouvert à discuter et à faire un transfert de connaissances, s’il y en a qui veulent prendre le relais », avance Mme Coutu. 

De belles années remplies de souvenirs 

La Courgerie, c’est aussi des rencontres enrichissantes. « Les gens sont adorables, on a vraiment une belle clientèle. On est rendu à un point où on reçoit du monde qu’on garderait à souper. D'ailleurs, ils me demandent toujours je commence quand », déclare Pascale tout sourire.  

Le couple de jardiniers gourmands est comblé des liens qu’il a créés avec sa clientèle à travers leur projet commun. « Les gens qui viennent nous voir nous ressemblent. Ils sont heureux de vivre ce rendez-vous, alors c’est certain que c’est un deuil. Ça va nous manquer, mais ce n’est pas exclu qu’on fasse les choses autrement, on reste des jardiniers gourmands », souligne la propriétaire de la Courgerie à Sainte-Élisabeth. 

Une fin heureuse tous ensemble

« Pour la première fois en 24 ans, on va être en vacances à l’Halloween ! », ricane Pascale.  

Cette dernière année promet d’être haute en émotions positives.  

« On termine cette belle aventure avec des gens qui nous ont accompagnés tout le long. Mes parents vont être là toute la saison, mon fils va être avec nous aussi. Il y a également des gens qui nous donnent un coup de pouce depuis des années qui vont être là pour la dernière année, des anciens employés m’ont aussi écrit pour ça. J’ai reçu une tonne de mots d’amour, c’est l’fun à recevoir en partant. Les gens comprennent et le prennent de façon très positive », exprime Pascale Coutu, empreinte de reconnaissance. 

Pour démontrer sa gratitude envers ses êtres chers, la famille Coutu conclura ce périple d’une vie par une belle fête entre proches. 

La Courgerie comme on la connaît 

La Courgerie sera ouverte du vendredi au dimanche, de 10 h à 17 h, ainsi que le lundi de l’Action de Grâce. Soyez assurés que la tradition se poursuit cet automne : autocueillette dans les champs pour les plus aventureux, balade en tracteur, dégustations et l’incontournable boutique de produits maison de la famille des cucurbitacées. De la confiture au chutney, en passant par les marinades, les habitués s’y reconnaîtront. 

Ceux qui ont soif de connaissances peuvent également effectuer le parcours interactif à l’intérieur de la ferme, qui explique les bases de la botanique, partage des astuces culinaires et informe sur la production des cucurbitacées. 

Pour ceux qui préfèrent rester au coeur du site, il y a également une riche gamme de courges et de citrouilles cueillies d’avance dans la grange même. Le prix est calculé au poids. Des brouettes sont laissées à la disposition des visiteurs désireux de ramasser leurs propres courges et citrouilles. 

Un nouveau départ

Pour la suite des choses, Pascale et Pierre vont tout d’abord se poser afin de reconsidérer les objectifs et possibilités qui s’offrent à eux.  

« Peut-être qu’on va créer des rendez-vous privés, animer chez d’autres collègues, qui sait! Il y a plein de choses qui peuvent arriver! On s’est fait approcher pour la création d’un livre de recettes aussi, mais pour le moment, on va vivre la dernière année, c’est déjà beaucoup », raconte Pascale. 

Tout est bien qui finit bien. Les jardiniers gourmands tirent leur révérence en paix, sachant que le territoire regorge d’endroits magnifiques pour le bonheur de la population : « Dans Lanaudière on est chanceux, on a plein de belles entreprises agrotouristiques à visiter, donc on ne laisse pas la place vide. Il y a d’autres rendez-vous d’automne vraiment chouettes et je vais pouvoir enfin aller les voir! », conclut jovialement la propriétaire de la Courgerie à Sainte-Élisabeth. 

Enfant autocueillette Courgerie Sainte-Élisabeth

©Storyline - L'Action d'Autray

L'autocueillette se poursuit tout l'automne à La Courgerie.

Courges et Citrouilles de la Courgerie Sainte-Élisabeth

©Storyline - L'Action d'Autray

De nombreuses courges et citrouilles sont disponibles tout l'automne à La Courgerie de Sainte-Élisabeth.

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