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Retour09 novembre 2023
Sarah Yergeau - syergeau@medialo.ca
Quand les arcs-en-ciel s’entrecroisent : Un tout premier livre pour les tricoteuses
Récits de vie
©Photo gracieuseté - L'Action d'Autray
Marie Côté est fière de présenter son tout premier livre en collaboration avec les tricoteuses du Café Coop Bal Maski de Saint-Gabriel-de-Brandon.
Sarah Yergeau | syergeau@medialo.ca
Le club des tricoteuses du Café Coop Bal Maski de Saint-Gabriel-de-Brandon présente son tout premier livre, Quand les arcs-en-ciel s’entrecroisent, un recueil empreint de diverses thématiques intimistes allant des souvenirs d’enfance à la famille, puis à l’amitié, le tout ponctué de pensées suscitant la réflexion intérieure et l’introspection avec, bien sûr, des textes faisant l’ode au tricot.
« Au début, elles étaient craintives parce que je parlais de poèmes. J’ai tout de suite rectifié le tir en leur disant qu’elles pouvaient écrire sur ce qui leur plaisait », confie l’autrice et éditrice de l’œuvre, Marie Côté.
Ce projet d’envergure, qui a illuminé le quotidien des tricoteuses de la fin mai à octobre, est né d’un élan spontané de Rachel Boisvert, tricoteuse au Café Coop Bal Maski, ce qui a inspiré l’autrice et éditrice de l’oeuvre, Marie Côté. « Jamais je n’avais écrit deux livres dans la même année », témoigne Mme. Côté en riant. Cet ouvrage est donc le 19e livre de l’autrice.
Elle poursuit en racontant que tout a commencé lors du lancement en mai dernier de Lyre, une rétrospective de ses poèmes publiés entre 1987 et 2007, soit son 18e livre.
« Après la cérémonie, Rachel, une des tricoteuses, a soulevé le fait que ça lui donnait le goût d’écrire. Ce n’est pas tombé dans mon oreille sourde », dit-elle en riant de bon cœur. « Qu’est-ce que t’as dit là? Lui dis-je en la rappelant le lendemain. Ce n’est pas une étincelle que t’as allumée Rachel, c’est un éclair! »
À partir de cet instant, tout s’est mis à débouler pour les 21 tricoteuses qui ont mis la main à la pâte, ou plutôt le fil à l’aiguille, alors qu’elles étaient invitées à écrire sur ce qui leur plaisait, sans les restrictions de la poésie classique. Un espace de trois pages recto-verso chacune leur était alloué pour s’exprimer.
« Elles ont tout choisi : leurs textes, leurs titres et le sujet qu’elles voulaient aborder. Je leur ai laissé toute la liberté », explique l’autrice en mettant l’emphase sur le respect et l’acceptation de l’autre, qu’elle considère très important.
Durant tout le processus, Marie Côté assistait les tricoteuses à la correction, toujours en demandant aux écrivaines si les modifications apportées leur convenaient. « Elles se sont vraiment dépassées. »
Alors qu’elles se retrouvent habituellement tous les vendredis de 14h à 17h pour tricoter, ce projet ne changeait pas le cours de leur rendez-vous hebdomadaire car les femmes écrivaient en toute autonomie chez elles. « Il y en a que j’ai aidé parce qu’elles étaient dépourvues, alors je suis allée chez elles et je leur ai demandé de me parler. À mesure qu’elles parlaient, j’ai tout retranscrit, puis on a fait le texte ensemble. »
De l’art jusqu’à la page couverture
Mme Côté est très heureuse de la page couverture du recueil, qui est une œuvre d’une précieuse alliée. « La couverture du livre est un pastel de l’artiste Joane Allard (Allart), un beau tableau qu’elle m’a offert pour l’occasion. Alain Vautrin, mon très grand ami de longue date, a trouvé le titre du livre. C’est toujours lui qui les trouve, d’ailleurs ».
L’autrice est convaincue que cette nouvelle facette des tricoteuses promet d’en attirer plus d’un(e) dans le Club. « Je suis certaine que ce projet va inviter beaucoup de personnes à se joindre aux tricoteuses ».
Elle nous donne un aperçu du livre. « Les chemins de lecture qu’offrent ce livre sont multiples et très intéressants. Chacun lit et absorbe ce qu’il a besoin d’absorber. Certaines choses nous touchent, d’autres sont plus loin de nous, mais on y réfléchit, on laisse le tout mijoter et ça donne des idées. »
Un lancement touchant
Le lancement du vendredi 20 octobre dernier était un moment marquant dans l’histoire des tricoteuses « Elles étaient tellement contentes, on s’est pris dans nos bras. Je pense que ce projet a sculpté le fond de leur âme. »
Marie Côté est très satisfaite du déroulement de l’évènement. « Beaucoup de femmes qui avaient choisi au départ de rester à leur place pour la lecture à voix haute ont changé d’idée pour venir sur la scène lire au micro, j’étais fière d’elles ».
Le lancement s’est terminé en beauté par un duo entre Marie Côté et un artiste du mime professionnel. « Pendant que je lisais mes poèmes, il mimait. On a lié nos formations pour présenter quelque chose que le public a adoré ».
Quand le tricot et l’écriture se rencontrent
Marie Côté, qui a toujours écrit en parallèle à ses projets de tricot, constate que les tricoteuses sont un pont direct vers la création littéraire, qui n’a pas fini de se profiler au loin. Effectivement, dans ses éventuels projets, elle compte se rendre dans son patelin à Champlain, un peu après Trois-Rivières où elle a grandi, dans l’espoir d’écrire un autre livre en collaboration avec les tricoteuses de son village natal.
L’autrice conclut en honorant le tricot et les tricoteuses, qu’elle chérit depuis le premier jour. « Je pense que quand on tricote, on se bâtit quelque chose en soi, pas juste le matériel, mais on se bâtit une œuvre. Le fait de produire quelque chose, c’est très satisfaisant. Ce sont des tricoteuses extraordinaires et dévouées chacune dans leur être ».
©Photo gracieuseté- L’Action D’Autray - L'Action d'Autray
Quand les arcs-en-ciel s’entrecroisent est le 19e livre de l’autrice et éditrice Marie Côté.
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