Berthierville présente des déversements importants en 2024

(Photo gracieuseté - Fondation Rivières)
(Photo gracieuseté – Fondation Rivières)

La Fondation Rivières a révélé son palmarès 2024 des municipalités québécoises qui présentent une forte intensité de déversements d’eaux usées selon leur nombre d’habitants. Alors qu’elle y occupe la troisième position, Berthierville explique cette situation par les pluies diluviennes qui ont fortement impacté son territoire l’été dernier. La Ville assure toutefois entreprendre des démarches dans le but de prévenir le plus possible d’épisodes de débordements.

En prenant en compte les données recueillies par le ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP), la Fondation Rivières a comptabilisé 44 809 épisodes de déversements d’eaux usées dans les lacs et rivières, à travers 415 municipalités, en 2024. Bien qu’il s’agisse d’une diminution de près de 6000 événements par rapport à 2023, 271 municipalités dépassent les normes de rejets dictées par le MELCCFP.

Au Québec, les déversements d’eaux usées sont toujours interdits par temps sec (48 heures sans pluie) et tolérés jusqu’à une certaine mesure en cas de pluie. Mais qu’entend-on par « déversements »? Ils ont lieu lorsque les réseaux sanitaires et pluviaux enregistrent une trop grosse quantité d’eau et doivent se départir d’une portion de celle-ci.

Le directeur général de la fondation, André Bélanger, illustre que tout se déroule au sein des stations de pompage. Il explique que les eaux usées sont acheminées dans le réservoir, au sein duquel se trouve un flotteur qui s’élève avec le contenu. À un certain niveau, des enregistreurs électroniques de débordement envoient une alerte et un déversement est activé, faisant passer l’eau à travers un ouvrage de reverse, qui s’apparente à un clapet. « Lorsque le flotteur reprend sa position de départ, l’alerte se termine. Nous sommes alors capables de savoir quand elle a commencé et quand elle a pris fin », explique M. Bélanger.

Une année difficile pour Berthierville

Au sein du palmarès 2024 créé par la Fondation Rivières, Berthierville se situe au troisième rang. Bien que ses 56 déversements recensés soient moindres que beaucoup d’autres municipalités, l’intensité de ceux-ci s’est avérée plus importante.

Pour ses calculs, la fondation prend en compte le travail effectué par les ouvrages de surverse, qui sont au nombre de 16 pour Berthierville. « Nous savons à quel niveau l’ouvrage déborde. Nous multiplions ensuite ce chiffre par la durée du débordement et nous divisons par habitant pour comparer les villes entre elles », relate M. Bélanger.

Le directeur général observe que la qualité de la mesure de Berthierville présente la note B, ce qui veut habituellement dire qu’il n’y a pas de système de détection des débordements partout. « Dans ce cas, c’est un employé de la ville qui doit faire la tournée des ouvrages quelque fois par semaine pour voir si les flotteurs ont bougé ». André Bélanger révèle que cette prise de mesures a ses limites puisqu’elle ne peut être précise par rapport à la durée et même au nombre de débordements. « Il se peut que Berthierville soit pénalisée puisqu’elle n’a pas beaucoup d’enregistreurs électroniques », croit M. Bélanger.

Questionné sur le sujet, le maire Pierre Lahaie avoue que, bien que la Ville ne soit pas particulièrement fière de faire partie du palmarès, la plupart des débordements sont attribuables aux fortes pluies qui ont eu cours durant le mois d’août 2024. « De même, nous avons eu des stations de pompage qui ont été l’objet de travaux planifiés à la suite d’un avis du ministère de l’Environnement », ajoute-t-il. M. Lahaie soutient toutefois que des mesures du débit des eaux par les postes de pompage sont effectuées annuellement et que des interventions sont faites en conséquence.

Les eaux usées en trop ont, à certaines occasions, été déversées dans le fleuve Saint-Laurent. (Photo Médialo – Jason Joly)

Comment agir en prévention

André Bélanger rappelle que des actions peuvent être prises pour prévenir les déversements. La première approche consiste à séparer les réseaux pluvial et sanitaire. Dans des villes ou des secteurs plus âgés, comme c’est le cas à Berthierville, les systèmes sont combinés, ce qui veut dire que les eaux usées et la pluie sont acheminées par les mêmes conduits. « Quand il y a beaucoup d’utilisateurs, le tuyau unitaire finit par être rempli presque toujours au maximum de sa capacité. Ainsi, s’il pleut, ça déborde », souligne M. Bélanger. En séparant les réseaux, seules les eaux usées sont envoyées aux stations de pompage alors que la pluie est dirigée directement dans les rivières ou le fleuve.

L’autre solution est de capter une bonne partie de l’eau en surface. « Nos villes ont été minéralisées par des stationnements qui ont une belle pente pour diriger l’eau vers la bouche d’égout. De cette façon, le réseau pluvial finit par engorger le sanitaire et à occasionner des débordements », résume le directeur général de la fondation. Il recommande donc aux municipalités d’installer des bandes végétalisées autour des trous d’égout ou de faire dévier l’eau vers des parcs publics afin qu’elle soit absorbée par les espaces gazonnés.

Du côté de Berthierville, Pierre Lahaie confirme que des démarches sont entamées pour prévenir les déversements, notamment en vue de séparer ses systèmes sanitaire et pluvial : « Des investissements sont réalisés, mais nous avons naturellement besoin de subventions gouvernementales puisque ce sont des travaux qui se calculent en millions de dollars. »

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