Carrières dans votre région Avis de décèsÉdition Électronique Rabaischocs.com

Recherche

Recherche par terme

Journaliste

Date de parution

_

Catégories

Santé

Retour

01 juin 2022

Jason Joly - jjoly@medialo.ca

Des ainés dénoncent un manque d’effectifs soignants dans le nord-est de Lanaudière

« Nous sommes vraiment délaissés »

Pétition CISSS

©Jason Joly - L'Action d'Autray

Des membres des AQDR du nord de Lanaudière ont pu rencontrer Maryse Poupart et raconter les problèmes que la centralisation des soins de santé leur apporte.

Près d’une quinzaine de membres des Associations québécoises de défense des droits des personnes retraitées et préretraitées (AQDR) ont visité les bureaux du CISSS de Lanaudière le 16 mai dernier pour y rencontrer la présidente-directrice générale de l’établissement, Maryse Poupart. Cette dernière s’est vu remettre une pétition de la part de la délégation qui déplore un manque flagrant de services de soins dans le nord-est de la région et demande des changements rapidement.

Des représentants des AQDR du secteur Ouareau, de Saint-Zénon, de Sainte-Mélanie, de Saint-Gabriel-de-Brandon et de Sainte-Émélie-de-l’Énergie sont affligés de voir des professionnels de la santé quitter les petites municipalités pour s’installer dans les plus grandes villes de Lanaudière. Ainsi, ils sont parvenus à réunir plus de 1500 signatures de la part de personnes consternées par cette situation. « Notre objectif était de rejoindre nos 300 membres. Finalement, nous en avons eu plus », se réjouit Louise Beaudry, la présidente de l’AQDR de Brandon.

Maryse Poupart, accompagnée de trois collègues du CISSS de Lanaudière, s’est entretenue pendant deux heures avec les membres du regroupement pour discuter des problèmes d’accessibilité qui perdurent dans les secteurs éloignés des grands centres. Dans leur pétition, les membres ont demandé le remplacement de médecins nouvellement retraités par des professionnels qui pratiqueraient directement dans les MRC de D’Autray et de Matawinie. « Le lien de proximité entre les personnes et leurs professionnels est très important, surtout pour une population âgée », observe une signataire présente lors de la remise. Le groupe désire aussi qu’une décentralisation des services de soins soit faite afin de les adapter aux besoins de la population rurale et de réduire les contraintes liées au transport. « C’est la première fois que Mme Poupart accepte de rencontrer un groupe spécifique. On nous a annoncé des choses qui nous ont donné espoir concernant les effectifs médicaux », indique Louise Beaudry.

Le groupe partage son enthousiasme en affirmant qu’il s’est senti écouté par les représentants du CISSS. « Nous avions des requêtes pour restaurer des services et on nous a informés que c’était justement en route », mentionne Gilbert Bourgeois, trésorier pour l’AQDR du secteur Ouareau. Lors des discussions, les membres ont effectivement été informés du déploiement de nouveaux services dans certains secteurs comme Chertsey et Saint-Gabriel-de-Brandon. La date de leur mise en fonction est pour l’instant indéterminée et le CISSS de Lanaudière précise que le manque de personnel complique la tâche.

Décentraliser les services

« Nous voulons avoir des médecins et des soins à domicile. Nous voulons des médecins de famille puisqu’il y en a beaucoup qui quittent », résume une autre membre du groupe. Depuis plusieurs années, les AQDR situées dans le nord de Lanaudière dénoncent des coupures de services et le déplacement d’effectifs médicaux dans les grandes villes. Louise Beaudry raconte que le CLSC de Saint-Gabriel-de-Brandon a connu un important démantèlement en 1986 et, depuis, des services insuffisants y sont offerts. De plus, en date du 1er janvier 2022, la clinique médicale de la municipalité a dû mettre fin à ses activités, rendant près de 3000 patients orphelins de médecin.

Les autres AQDR déplorent la même situation de leur côté. Le déplacement des professionnels tout comme le départ à la retraite de certains d’entre eux ont contraint plusieurs patients à trouver d’autres médecins loin de leur secteur. Mme Beaudry a raconté à Maryse Poupart que des personnes âgées de 80 ans et plus devaient parfois parcourir entre 70 et 100 km pour rencontrer leur docteur. Ce problème est devenu encore plus marqué avec la pandémie alors que les citoyens étaient obligés de se déplacer à Joliette puisque les vaccins contre la Covid-19 y étaient exclusivement disponibles au départ. Les membres ont également recommandé à la PDG d’investir dans la prévention et de mettre en place des actions concrètes pour favoriser les soins à domicile, ce qui pourrait éviter aux ainés de se déplacer sur de longues distances. « Nous sommes vraiment délaissés et nous voulions sensibiliser le système », termine Louise Beaudry.

Pour l’instant, Mme Poupart et ses collègues ont promis d’analyser les demandes présentées dans la pétition. Selon Sara Gauthier, agente d’information au service des communications du CISSS de Lanaudière, un intermédiaire a également été assigné entre l’établissement et les membres de la délégation dans le but de les informer de tout changement qui sera opéré selon leurs demandes, mais aussi pour répondre directement à leurs interrogations.

Commentaires

Inscrivez votre commentaire

Politique d'utilisation Politique de confidentialité

Agence Web - Caméléon Média