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18 juillet 2023

Élise Brouillette - ebrouillette@medialo.ca

« Nous sommes tous à la recherche de nos chez-nous »

Musée d’art de Joliette

Devenir chez nous

©Photo gracieuseté - Ysabelle Latendresse - L'Action d'Autray

L’artiste et documentariste Iphigénie Marcoux-Fortier se définit comme une pollinisatrice sociale.

La population est invitée à découvrir le projet Devenir chez-nous dans les aires de circulation du (MAJ) jusqu’au 4 septembre. L’exposition a été réalisée par une trentaine de femmes de Lanaudière en cocréation avec l’artiste et documentariste Iphigénie Marcoux-Fortier, originaire de Saint-Norbert.

En entrevue avec L’Action, Iphigénie Marcoux-Fortier raconte que la genèse de ce projet remonte à 2017. « J’ai eu un espace pour réfléchir à ce qui était important dans ma pratique. » L’artiste a été interpellée par le « homing », elle qui a beaucoup voyagé et travaillé dans différents lieux et au sein de différentes communautés. « Je ressentais le besoin de revenir chez nous. »

Alors que les questions au sujet du consentement étaient de plus en plus présentes, Iphigénie Marcoux-Fortier s’est de son côté penchée sur l’idée de consentement en lien avec l’image. Pour le projet, elle a privilégié une approche d’engagement sensible et elle a lancé une invitation ouverte aux femmes du territoire à participer à Devenir chez-nous. C’est ainsi qu’elle est entrée en cocréation avec elles et que chacune des participantes pouvaient porter un regard éditorial sur le projet.

Les 28 cocréatrices sont d’âges et d’origines diverses. Le projet a aussi permis de briser l’isolement et à des membres de différentes communautés culturelles d’entrer en relation. « Ce fut une démarche de réflexion ouverte et d’écoute, une cohabitation dans la différence. »

De ces discussions collectives, qui ont eu lieu au cœur d’une yourte en pleine forêt, ont émergé les microhistoires qui façonnent le projet. Six d’entre elles sont présentées au Musée d’art de Joliette cet été.

« Les chez-nous touchent tout le monde. Ils peuvent être autant universels qu’intimes. Nous sommes tous à leur recherche. On est en mouvement, on peut les rechercher ou les créer. Parfois, ils sont en lien avec des histoires difficiles. Ils peuvent aussi être liés au territoire, au corps, aux émotions. »

Au fil du temps, le projet a pris différents chemins. « Je n’aurais jamais imaginé que le projet prendrait autant de dimensions. Chaque cocréatrice partage ses talents et ses connaissances. C’est devenu tentaculaire. »

Dans le hall d’entrée du MAJ, il est notamment possible d’apercevoir un majestueux mobile coloré composé d’oiseaux-avatars qui personnifient chacune des cocréatrices. Les oiseaux symbolisent également la liberté qu’elles se réapproprient par l’acte d’autorécit et leur capacité commune à retrouver leur chez-nous. Les illustrations sont de Meky Ottawa. « Derrière chaque oiseau, il y a une histoire », confie Iphigénie Marcoux-Fortier.

Dans les aires de circulation, il est possible de visionner les microhistoires d’Iphigénie Marcoux-Fortier, de Meky Ottawa, de Murielle Lessard, de Céline Quitich, de Morgane Asselin-Duguay et d’Amy Magowan Greene ainsi que des images du territoire qui reproduisent un vol d’oiseau.

Iphigénie Marcoux-Fortier souligne que les tables, mises à la disposition des visiteurs pour visionner les vidéos, ont été créées par son père Bertrand Fortier à partir de chêne amassé dans la forêt derrière la yourte. Leur disposition invite à la rencontre et à la conversation et la symbolique est omniprésente au sein du projet.

Au premier étage, prend place la murale participative réalisée en collaboration avec les Impatients. Iphigénie Marcoux-Fortier souligne qu’un cahier à colorier, illustré par Arlaine Blanc, a également été lancé de même qu’une plateforme numérique, devenircheznous.com, où il est possible d’en apprendre plus sur la démarche et de découvrir des extraits des microhistoires.

Depuis un an, le projet Devenir chez-nous a été exposé dans une dizaine de lieux à travers la région. De le présenter au MAJ est très significatif pour l’artiste. « C’est un honneur et un privilège. De plus, nous sommes toutes des femmes ayant un lien avec la région. C’est une belle alliance qui allait de soi, surtout en cette saison où le thème est l’écoute. »

Éventuellement, les 28 microhistoires feront l’objet d’une exposition complète. Les détails viendront ultérieurement.

Pour informations : www.museejoliette.org.

©Photo gracieuseté - Ysabelle Latendresse - L'Action d'Autray

Le mobile majestueux mettant de l’avant les oiseaux-avatars.

©Photo gracieuseté - Ysabelle Latendresse - L'Action d'Autray

La murale participative.

©Photo gracieuseté - Ysabelle Latendresse - L'Action d'Autray

La disposition des espaces de visionnement invite à la rencontre et à la discussion.

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