Vibrer au rythme des pow-wow

Publié le 16 avr. 2025 (Mis à jour le 23 mai 2025)
Lecture : 4 minutes

Mélanie Savage

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Dès le début du mois de mai, les pow-wow commencent dans une trentaine de communautés du Québec autochtone. Le pow-wow tradititionnel de Kitigan Zibi est l’un des premiers à lancer la route des pow-wow, qui se poursuivra jusqu’en septembre, une occasion de vivre et de partager culture et traditions lors des week-ends de l’été.

Ce pow-wow, qui a lieu du 31 mai au 1er juin, débute par une grande entrée où les danseurs, vêtus de leurs tenues traditionnelles, pénètrent dans l’arène. Une prière d’ouverture est prévue, ainsi que des chants d’honneur interprétés par les aînés et les groupes de tambours. « Traditionnellement, les danseurs de la “grass dance” entrent en premier pour aplanir le sol. Ce geste a une signification symbolique profonde », explique Robin Cayer de la communauté algonquienne de Kitigan Zibi.

Selon cette dernière, le pow-wow est un espace de partage culturel où les gens peuvent en apprendre davantage sur les traditions autochtones. « Des aînés et gardiens du savoir peuvent transmettre leurs enseignements et raconter leurs histoires. » L’événement offre aussi un espace de guérison et de résilience. « Particulière pour ceux qui ont été touchés par le colonialisme, comme les pensionnats autochtones. Il permet de se reconnecter à ses racines », rapporte Mme Cayer.

« Pour les Autochtones, le pow-wow est un moyen d’affirmer leur culture, et ce, depuis des générations. Il incarne la solidarité entre les Nations », lit-on sur le site web de Tourisme Autochtone Québec. On met de l’avant les tambours, la danse, les regalias, la cuisine et l’artisanat des peuples autochtones. D’ailleurs, le pow-wow comporte toujours un caractère cérémoniel et spirituel, que ce soit par les chants traditionnels ou les tambours sacrés.

À chacun sa signification

Du côté de la communauté mohawk de Kanehsatà:ke, le déroulement de leur pow-wow annuel varie au fil des années selon l’organisateur et le maitre de la cérémonie. Cette année, le pow-wow aura lieu du 31 août au 1er septembre. L’événement attire entre 3 000 et 5 000 personnes.

À l’origine, le pow-wow a été initié par des membres de la communauté à la suite de la résistance de Kanehsatà:ke (crise d’Oka) en 1990. « Ça s’est fait dans l’objectif de guérison, de créer des liens, de renouer entre nations et culturellement. Ça n’a jamais été pris en charge par la nation, mais plutôt par des individus de la communauté », souligne Véronique Vincent de Tourisme Kanehsatà:ke.

« Il faut comprendre que chaque pow-wow est différent. Il ne faut pas comparer et il faut rester ouvert à vivre quelque chose de différent », souligne Mme Vincent. « Un conseil que je donnerais, c’est de ne pas avoir peur de venir! C’est ouvert à tous. Il faut simplement avoir les bases : l’ouverture, l’écoute et le respect. » À savoir que certains pow-wow peuvent avoir un aspect compétitif.

Le regalia : une signification importante

Le regalia est un habit traditionnel que portent les danseurs lors du pow-wow. Celui-ci est conçu entièrement des mains de celui qui le revêt et représente son identité ainsi que son lien avec la danse et la communauté. Le danseur l’a vu préalablement dans un rêve.

« Les regalias sont très personnels à chaque personne. Chaque élément du regalia revêt une signification culturelle, transmet un enseignement et porte souvent l’esprit des ancêtres de celui ou celle qui la porte », explique Mme Cayer. Que ce soit par les plumes, le perlage, les couleurs ou les motifs, tout ce qu’on observe sur cette tenue a une signification.

Les danses

Les danses sont un élément central du pow-wow, et elles ont toute une signification particulière et spirituelle. Du côté de Kitigan Zibi, on pourra voir durant le pow-wow entre autres la « men’s dance », qui imite les guerriers traquant des animaux ou des ennemis. Ou encore la « women’s dance », qui est une danse gracieuse et spirituelle. « Les danseuses bougent lentement avec des pas arrhythmés qui symbolisent leur profonde connexion à la Terre » Puis, il y a certains moments durant la journée où tous sont invités à danser.

Pour la communauté mohawk de Kanehsatà:ke, la « smoke dance », qu’on retrouve plus particulièrement dans les communautés iroquoiennes, revient chaque année.

Des impacts économiques et de reconnaissance

Depuis quelques années, on observe une augmentation de l’engouement pour le pow-wow de la communauté de Kitigan Zibi. L’année dernière, entre 3000 et 7000 personnes y ont participé. « Je pense que de plus en plus de gens veulent apprendre sur les traditions et expérimenter le pow-wow », soutient Robin Cayer.

Les pow-wow sont aussi une occasion de découvrir l’artisanat et la cuisine autochtone. Des artisans proposent des objets traditionnels faits à la main, comme des mocassins, des bijoux, des pièces en perlage ou encore des toiles. On retrouve aussi des plats inspirés des traditions autochtones. Pour plusieurs artisans, ces événements représentent une source de revenus essentielle.

En plus de leur portée économique, ces rassemblements renforcent la visibilité des communautés et affirment leur présence sur le territoire. « Le pow-wow contribue à la reconnaissance de notre communauté et de notre culture », souligne Véronique Vincent.

L’événement de Kanehsatà:ke pourrait d’ailleurs évoluer dans les prochaines années. Tourisme Kanehsatà:ke souhaite y intégrer de nouvelles activités et tiendra des consultations avec la communauté pour orienter son développement.

7 choses à ne pas oublier

Habillez-vous de façon appropriée
Respectez la prière d’ouverture et soyez à l’heure
Respecter les consignes : Demandez avant de prendre des photos et écoutez attentivement l’animateur
N’apportez ni alcool ni drogues
N’oubliez pas votre tabac : « Offrir du tabac à un aîné ou à un danseur avant de lui poser une question est un signe de grand respect. »
Les enfants sont les bienvenus!
Posez des questions

Source : Tourisme Autochtone Québec