Une passion qui mène loin pour Marcelo Martins

  • Publié le 29 juin 2022 (Mis à jour le 29 avr. 2025)
  • Lecture : 2 minutes
Pierre Bellemare

Installé à Île Dupas depuis 2011, Marcelo Martins vit sa passion à plein. L’artisan fileur possède son atelier où il produit des écheveaux de laine de différents types et crée des pièces de tricot (châle, cache-cou, chandail). Il est aussi au centre de projets artistiques, en plus d’enseigner le filage, le tricot et le crochet au Québec et ailleurs sur le globe.

Il est depuis peu le premier fileur professionnel à être membre du Conseil des métiers d’art du Québec. Il travaille un projet de tableau de bois fabriqué à la main et composé de fils tissés et fléchés préparés à l’aide de produits fournis par des commerces, des entreprises ou des individus de la MRC de D’Autray. Il s’agit de représenter chacune des 15 municipalités du territoire.

Résilience

Marcelo Martins est né au Brésil. Il y a enseigné durant quelques années avant d’immigrer au Québec (2008) afin de disposer d’une meilleure qualité de vie. Après trois ans à Sherbrooke, une occasion de rencontre l’a amené à s’installer à Île Dupas.

En septembre 2017, lors d’une course à pied à Joliette, environ deux semaines avant le Marathon de Montréal, alors qu’il se préparait pour cette compétition majeure, il s’est retrouvé aux prises avec le syndrome douloureux régional complexe (S.D.R.C.). Cette maladie, qui affecte ses jambes, ses pieds et ses bras, l’a forcé à tourner le dos à la compétition et à sa carrière d’enseignant (2010-2017) dans des écoles du Québec.

Il vit avec des douleurs chroniques. Il prend beaucoup de médication.

«Ç’a changé ma vie», raconte-t-il, les larmes aux yeux, encore aujourd’hui. «Malgré les tempêtes qu’on vit chaque jour, on est heureux pareil», enchaîne-t-il. Il conserve sa motricité fine grâce au filage, domaine dans lequel il s’est réorienté.

Ayant appris le tricot et le crochet dans son enfance grâce à son arrière-grand-mère, il s’est perfectionné en filage (prendre de la fibre végétale, animale ou artificielle et y ajouter de la torsion) au Québec en étudiant avec des fileurs de la province. Il en nomme trois: Pierre Charette (Sainte-Ursule), Nicole Blanchard (L’Assomption), Patricia Arotin (Lac Saint-Jean).

Il a aussi suivi une formation comme maître fileur au Olds College, en Alberta. C’est la seule université au Canada et aux États-Unis qui offre cet enseignement.

Il se désigne comme un éternel étudiant. «Quand je veux apprendre quelque chose, je veux aller jusqu’au bout», évoque-t-il

Il file la laine du Québec. Il précise qu’elle est douce et qu’elle peut être transformée en vêtement. Le travail se fait au rouet (il en possède une dizaine) ou au fuseau. «Je veux mettre en valeur notre laine locale», affirme M. Martins après avoir précisé que 95% de la laine vendue dans les commerces en Amérique du Nord provient de l’Australie et de la Chine.

Le fil produit sert à tricoter, à crocheter, à tisser ou à flécher. En fait, le fil est utilisable pour tout.

Par ailleurs, il ressent un besoin intrinsèque de partager ses connaissances. «Prof un jour, prof toujours», explique-t-il. Il enseigne le filage et le tricot sur Facebook ainsi que sur sa chaîne YouTube. Mensuellement, on le retrouve sur la plateforme du magazine Vogue. Il y enseigne son art et reçoit en entrevue des fileurs et fileuses et d’autres spécialistes des fibres. Il collabore avec plusieurs magazines spécialisés sur les fibres naturelles, la laine et le filage.

Il organise chaque été la rencontre de filage d’Île Dupas à laquelle participent des fileurs et fileuses de partout au Québec. Il est l’initiateur du centre des arts textiles d’Île Dupas.

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