Le résident de la Visitation-de-l’Île-Dupas, Marcelo Martins, se retrouve dans une position problématique alors qu’il est coincé au Brésil avec son fils adoptif et qu’il lui est impossible de revenir au pays avec l'enfant à cause d’entraves administratives. Son conjoint, Patrice Blanchet, lance donc un cri du cœur dans l’espoir que la situation se règle et que la famille soit enfin réunie.
Lui-même d’origine brésilienne, M. Martins s’est rendu dans son pays natal dans le but d’adopter son neveu. Les parents de ce dernier l’ayant abandonné très jeune, le garçon est demeuré chez sa grand-mère depuis presque sa naissance. Toutefois, puisque l’ambiance familiale n’était pas adéquate, le Lanaudois a décidé de faire des démarches pour adopter l'enfant. Patrice Blanchet raconte que son conjoint a commencé le processus il y a sept ans, mais des empêchements l’ont contraint de mettre le tout sur pause avant de recommencer les démarches l’année dernière. « Voyant que ça avait pris autant de temps, les instances brésiliennes ont accéléré les procédures pour qu’il puisse aller chercher l’enfant le plus tôt possible », indique M. Blanchet.
En juin 2023, Marcelo Martins a reçu l’aval de son pays d’origine pour ramener son neveu au Canada. Puis, à la fin du mois d’août, il s’y est rendu et a dû passer 15 jours sous la supervision des services sociaux brésiliens. Un rapport a ensuite été émis et la cour du pays l’a jugé apte à devenir officiellement le père du garçon. Ce dernier s’est donc vu attribuer ses nouveaux passeport, carte d’identité et certificat de naissance, nécessaires pour sa demande de citoyenneté canadienne. « Tout ce qu’il restait à faire était d’obtenir un visa de facilitation auprès d’Immigration Canada pour pouvoir revenir au pays. Et c’est là que ça coince », rapporte Patrice Blanchet. Alors qu’il s’attendait à ce que cette procédure ne dure que quelques jours, le couple s’inquiète puisqu’il ignore le temps que cela prendra pour analyser le dossier.
L’aide de son député demandée
Ayant reçu la confirmation que sa demande était en traitement, Marcelo Martins se retrouve malgré tout sans nouvelles depuis près d'un mois et ignore toujours combien de temps il devra attendre avant de pouvoir revenir au Canada avec son fils. Ayant des problèmes de santé, qui lui demandent de prendre de la médication de façon récurrente, l’Îledupasien a tenté de contacter des élus canadiens et québécois pour obtenir de l’aide, dont le député de Berthier, Yves Perron. En entrevue avec L’Action D’Autray, l’élu a affirmé avoir été joint par le Lanaudois, le 5 septembre dernier, et a tenté de communiquer avec une foule de personnes, dont le ministre de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté, Marc Miller, Immigration Canada, le bureau des affaires étrangères ou encore le consulat canadien à Sao Paulo pour faire bouger les choses. « On a fait toutes les démarches, mais c’est au consulat que ça bloque. C’est vraiment l’un de mes plus gros dossiers en carrière et il fait partie de mes priorités », assure M. Perron.
Le député n’a pas eu énormément de réponses de son côté non plus, mais l’instance lui a confirmé qu’elle serait peut-être en mesure d’accélérer le processus. « Ils disent que le dossier est en haut de la pile, mais il faut que ça bouge! C’est quelque chose de récurrent à Immigration Canada. Il y a beaucoup d’inefficacité et de délais qui pourraient être évités », martèle Yves Perron.
Veiller au bien-être de son enfant
Ayant eu vent de sa situation, Immigration Canada a proposé à Marcelo Martins de laisser l’enfant chez sa grand-mère, de revenir au Québec pour l’administration de ses médicaments et de repartir par la suite au Brésil. Toutefois, M. Martins considère qu’il est plus sécuritaire pour l’enfant qu’ils restent ensemble. « Il ne veut pas l’abandonner encore une fois. C’était déjà arrivé lorsqu’il a été obligé d’arrêter les procédures, mais il ne veut pas recommencer », soutient son conjoint.
M. Martins s’est récemment décidé à retourner dans son village natal, aux côtés de ses proches, pour y rester en attendant le dénouement des procédures. Cependant, le père n’a toujours eu aucun retour de l’institution gouvernementale pour connaitre les délais à anticiper. « Sur le site d’Immigration Canada, il est écrit que ça peut prendre des mois, voire un an, pour ce processus », remarque M. Blanchet. Il explique que puisque son conjoint n’a pas fait affaire avec une agence d’adoption et que les documents nécessaires pour la demande ont été fournis au Brésil même, le traitement risque d’être plus long. Au moins, Marcelo Martins demeure avec son fils et a eu accès à une partie de sa médication pour traiter ses problèmes médicaux. Toutefois, son conjoint et lui espèrent que leur histoire se propagera et fera bouger les choses.