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09 novembre 2023

Sarah Yergeau - syergeau@medialo.ca

Un premier album dédié à la percussion québécoise pour David Therrien Brongo

Culture musicale

David Therrien Brongo Trakadie

©Photo gracieuseté - Claudia Hansen - L'Action d'Autray

David Therrien Brongo sort Confluence, un premier album dédié à la percussion québécoise.

Sarah Yergeau | syergeau@medialo.ca

Le vendredi 27 octobre dernier sortait Confluence, le tout nouvel album du percussionniste David Therrien Brongo sous l’étiquette Ravello Records. En entrevue avec L’Action D’Autray, David Therrien Brongo expose sa démarche artistique. 

Confluence, c’est un hommage à la première pièce québécoise pour multi percussion solo Trakadie, titre d’origine autochtone signifiant la rencontre entre deux sources. L’artiste précise que la pièce a été composée en 1970 par Micheline Coulombe Saint-Marcoux », confirme-t-il.  

Dans cet album d’une heure d’écoute, quatre pièces en lien avec le concept de confluence sont interprétées par David, soit TrakadieLaisser surgir, offrant des résonances et des harmonies de différents métaux jonglant entre friction et fusion, Espace, un entremêlement de cymbales et de gongs et Cinq chansons, des artistes Micheline Coulombe Saint-Marcoux, Pierre Béluse, Patrick Giguère et Claude Vivier.  

« Je n’ai rien composé là-dessus, les quatre pièces ont été créées par les compositeurs qui figurent dans mon album », précise le musicien.  

D’un doctorat à un album  

Le percussionniste raconte que son projet d’album est né de sa thèse de doctorat.  

« Ça fait longtemps que ça m’intéresse particulièrement de jouer la pièce Cinq chansons de Claude Vivier, mais ça me prenait des instruments spéciaux qui étaient vraiment difficiles à trouver à Montréal. Donc, pendant un moment, j’ai mis le projet sur la glace. Puis, quand j’ai décidé d’entreprendre un doctorat sur la percussion au Québec, j’en avais pour quatre-cinq ans à faire les démarches et trouver les instruments, alors je me suis dit : tant qu’à travailler tout ce temps, pourquoi pas faire un album. »  

Il explique que la percussion est encore en émergence et que peu d’instruments issus de ce courant proviennent de la culture occidentale, d’où le fait que c’est difficile de se les procurer. 

« Que ce soit en Europe ou en Amérique du Nord, on n’a pas vraiment d’instruments qui sont propres à notre culture. Même dans l’orchestre symphonique, ce sont des instruments qui proviennent d’ailleurs. Si on se réfère aux grands comme Mozart, Beethoven ou Bach, il y avait un peu de timbales dans leurs musiques, mais c’est à peu près tout. »   

Le spécialiste poursuit en décrivant que non seulement la percussion est jeune, mais, à l’état pur de sa mélodie, elle l’est encore plus.  

« L’histoire de la percussion classique écrite est assez récente. Avant le 20e siècle, dans la musique écrite, il n’y avait que des timbales et du triangle ou presque dans l’orchestre. C’est seulement vers le début du 20e siècle que la percussion a commencé à prendre plus de place dans la musique avec des paroles et très tranquillement juste des percussions, mais c’est encore très récent. »  

David a fait des pieds et des mains pour finalement réussir à interpréter le titre Cinq Chansons de Claude Vivier.  

« Dans sa démarche artistique, Claude Vivier s’était beaucoup inspiré de la musique du gamelan indonésien, sa sonorité en était très empreinte parce qu’à l’époque, il a voyagé en Asie, soit en Thaïlande, au Japon et à Bali. À son retour à Montréal, Claude avait pris part à un projet dans lequel il avait composé une pièce pour un percussionniste à Toronto. Ce dernier, qui était allé à Bali lui aussi, avait ramené une vingtaine d’instruments de là-bas et Claude a écrit la pièce en fonction de ces instruments bien précis. C’est donc une pièce très rarement jouée. Ça prend des instruments spécifiques, puisque les notes ne sont pas les mêmes d’un instrument à l’autre. Par exemple, à l’Université de Montréal, il y a des gamelans, mais ce n’est pas les mêmes notes donc, impossible de jouer la pièce ».  

Finalement, avec des subventions, David Therrien Brongo confirme avoir tout racheté les instruments au percussionniste de Toronto. Il se dit content de faire revivre les instruments car ce sont les originaux qui ont servi à la création de la pièce.  

Confluence se veut comme un portrait historique des œuvres de percussions. « Mon album couvre de la première à la plus récente œuvre, c’est une sorte de panorama. »  

 Des défis au niveau physique  

De l’histoire à l’interprétation, il y a tout à découvrir des percussions, qui demandent aussi un certain effort physique, tel que témoigne le spécialiste.  

« Quand je joue, j’ai l’impression de faire des arts martiaux. Heureusement, j’en ai déjà faits avant, donc ça m’aide beaucoup à me mettre dans l’esprit de la pièce. La disposition des instruments est tellement grande, ça prend tellement de place, que la manière dont je dois me déplacer, c’est comme si je faisais du tai-chi. Je dois être relaxe et bouger vite en même temps parce que j’ai des gongs un peu partout à ma droite, à ma gauche, en hauteur, en avant, mais tranquillement aussi pour ne pas que j’accroche tout mon matériel. »  

 Des projets en amont  

Pour la suite des choses, David Therrien Brongo sera en spectacle à Montréal le mercredi 15 novembre prochain à la salle Paul-Desmarais du Centre canadien d’Architecture. Il sera également à l’Orchestre de l’Agora le samedi 25 novembre pour la création d’un premier concerto pour percussions au Québec. Quand il n’est pas en représentation, le musicien est timbalier-percussionniste pour l’Orchestre symphonique du Saguenay-Lac-Saint-Jean.   

©Photo gracieuseté - Piovesan - L'Action d'Autray

« La percussion, c’est un instrument qui n’aurait probablement pas vu le jour si ça n’avait pas été d’un mélange des cultures. » - David Therrien Brongo

©Photo gracieuseté - L'Action d'Autray

Les instruments nécessaires à la réalisation de la pièce Cinq Chansons de Claude Vivier.

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