Alors que les travailleurs de l’usine Amaro de Saint-Cuthbert s’étaient réunis en assemblée générale afin d’adopter trois journées de grève à déclencher au moment jugé opportun, l’employeur a décidé d'instaurer un lock-out dans la nuit du 19 au 20 juin.
Depuis l’échéance de la convention collective le 31 décembre 2022, six séances de négociation ont eu lieu. Les parties en étaient à l’étape de la négociation des enjeux. La compagnie a également procédé à un changement de porte-parole, ce qui désole les syndiqués qui constatent que cela a pour effet de retarder davantage les négociations. « Non seulement la négociation piétine, mais en plus, l’employeur remet en question certaines ententes passées et refuse d’ajouter d’autres dates afin de permettre d’accélérer le processus », souligne Jean-Philippe Normand, président du Syndicat des travailleuses et travailleurs d’Amaro — CSN.
Lors de l’assemblée générale du 16 juin dernier, un mandat de grève a été voté à l’unanimité. « Nos membres ont rapidement compris que l’employeur cherche à repousser les négociations après la période estivale », précise M. Normand, qui explique que la période la plus propice à vendre de l’eau embouteillée est lors de cette saison. Selon le syndicat, l’obtention de ce mandat a convaincu l’employeur de déclencher un lock-out.
Les travailleurs rappellent qu’Amaro s’est trouvée en difficulté financière à la fin des années 2010 et qu’ils ont dû faire nombre de sacrifices pour assurer la survie de l’entreprise. Alors qu’ils considèrent que la compagnie a retrouvé une rentabilité fleurissante, ils souhaitent qu’elle fasse preuve de reconnaissance en leur donnant des salaires qui leur permettront de contrer les effets de l’inflation. « Ce n’est ni plus ni moins le moment du retour de l’ascenseur », conclut Jean-Philippe Normand.